Paulette Oyane, une personnalité de la société civile gabonaise sur le toit continental

Paulette Oyane, une personnalité de la société civile gabonaise sur le toit continental
Paulette Oyane, une personnalité de la société civile gabonaise sur le toit continental © 2013 D.R./Info241

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Adoubée recemment par ses pairs du Réseau panafricain des défenseurs des droits de l’Homme (PAHRD-Net) qui lui ont décerné le prix du défenseur des droits de l’homme (IDH) d’Afrique centrale à l’issue d’un vote à Banjul en Gambie, Info241.com brosse un portrait de l’une des personnalités publiques gabonaises de la société civile les plus qui draine un capital sympathie indéniable.

Souvent épinglée à travers des caricatures virulentes dans les colonnes du journal satirique La Griffe, qui la peint très souvent en nymphomane et, fait planer l’existence d’un conflit de leadership avec Marc Ona, Me Paulette Oyane assume courageusement son rôle d’alerte de la société.

Ce ne sont pas les rapports accablants sur l’état des droits des l’homme au Gabon qu’elle rédige régulièrement, ou ses partis pris en faveur des déguerpis de la Capitale, et autres qui prouveront le contraire.

Lors de la remise de son prix à Banjul par le jury, les officiels gabonais invités à l’occasion ont boudés la cérémonie, preuve que son activisme donne des insomnies aux plus hautes autorités.

Cette véritable pince à épiler du pouvoir gabonais, auréolée de son prix, n’a pas mis à nouveau du temps pour faire parler d’elle, quelques heures seulement après l’arrestation par la DGR (Direction Générale de la Recherche Ndlr) de l’étudiant Firmin Ollo Obiang pour trouble à l’ordre public à l’Université Omar Bongo. Etudiant dont le nom figure en 3e place sur la liste électorale conduite par le candidat indépendant Chantal Myboto Gondjout dans le 1e arrondissement de Libreville aux municipales reportées en décembre prochain. L’avocate des “indignés” est vite montée à la barre pour dénoncer cette interpellation.

« L’un des étudiants que je devais défendre demain devant le conseil de discipline qui l’avait déjà traité de coupable, vient d’être arrêté par la DGR au moment même où je vous écris ces lignes. L’enquêteur de la DGR chargé du dossier vient de dire à mon cabinet qu’il existe une plainte contre l’étudiant considéré. Il serait accusé de troubles et de destruction de biens. Des chefs d’accusations bien commodes et si vagues qu’ils sont typiques des régimes dictatoriaux. »

Tout est dit ! Ancienne ministre sous l’ère Omar Bongo, avocate au Barreau du Gabon, présidente du CDDH-Gbon, flirte avec l’opposition et maintenant récipiendaire du prix des droits de l’Homme pour l’Afrique centrale, Paulette Oyane, s’est imposée comme un véritable héraut de l’opposition gabonaise et de la société civile.

Une cause qui lui vaut bien des ennemis au delà même du juron du pouvoir en place.

L’ancien ambassadeur des Etats-Unis au Gabon, Eric D. Benjaminson qu’une partie de l’opposition soupçonnait de prendre cause et effet pour Ali Bongo, avait annulé le déplacement de Paulette Oyane pour les Etats-Unis à l’occasion d’une formation à l’endroit des femmes africaines de tous les pays de l’Afrique francophone dans le cadre du rôle des femmes professionnelles dans la vie politique et celle des affaires.

Pressé par la société civile de s’expliquer, l’ancien ambassadeur avait donné une interview dans les colonnes du journal La Loupe, en argumentant que « Mme Paulette Oyane Ondo a « politisé la situation » et c’est « dans ce contexte qu’elle a été remplacée par quelqu’un d’autre ».

Le 15 mai 2013, le diplomate ennemi numéro un de la société civile et d’une partie de l’opposition faisait ses valises pour une autre mission diplomatique. Le sujet avait t-il fâché la Maison Blanche ? Nul ne peut l’affirmer, mais toujours est-il que la société civile avait adressé un long courrier à Washington pour dénoncer l’attitude d’Eric D. Benjaminson.

Seule femme à battre le pavé parmi la société civile et l’opposition, dans ses rangs, nombreux lui prédisent un avenir lors de la présidentielle de 2016, face aux déchirements qui risquent d’exister entre poids lourds de l’opposition notamment de l’ex-Union Nationale. De quoi donc se faire des ennemis.

Exclus en décembre 2010 du PDG, avec Christophe Owono Nguema, pour n’avoir pas soutenu le projet de révision constitutionnelle, Paulette Oyane est devenue une figure de proue contre le pouvoir en place.

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