Justice

Quand l’opération scorpion menace d’éclatement la majorité présidentielle

Quand l’opération scorpion menace d’éclatement la majorité présidentielle
Quand l’opération scorpion menace d’éclatement la majorité présidentielle © 2019 D.R./Info241

Depuis le déclenchement de l’opération dite « scorpion » il y a plusieurs semaines au Gabon, des arrestations spectaculaires aux allures de règlements de comptes se poursuivent. Les personnalités interpellées jusqu’alors sont pour la plupart celles issues des rangs de cette nouvelle majorité spontanée avec laquelle Ali Bongo promettait de mettre le pays sur de bons rails depuis sa réélection controversée d’août 2016. Ce qui interroge sur l’avenir des partis tels que le RV et le SDG notamment créé de toute pièce par le désormais tristement célèbre ancien directeur de cabinet présidentiel : Brice Laccruche Alihanga.

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Si, bien malin est celui qui pourrait à ce jour, présager jusqu’où iront les autorités judiciaires, il ne demeure pas moins que la phase actuelle peut être très risquée pour le camp présidentiel dont les perles du régime sont toutes accusées d’avoir mis la main sur les deniers publics. Alors que personne ne s’attendait à une aussi rapide dégradation de la situation politique du pays, ce qui se passe actuellement au Gabon, principalement à Libreville est juste inédit.

Un désordre politico-judiciaire

Entre remaniements ministériels à intervalles réguliers, rappel de certains faucons aux affaires et évictions puis arrestations d’autres, tout se passe comme dans une zone de non droit. Première victime à payer cash leur intrusion à la tête de l’Etat, Brice Laccruche Alihanga et son premier cercle de pouvoir.

Or, si tant est pour le moment, ce sont les têtes de proue des « Alihanga boys » qui sont sur la sellette, les dégâts collatéraux pourraient être bien plus vastes qu’on ne le pense. Car, avec l’ancien tout puissant directeur de cabinet civil et politique d’Ali Bongo, c’est quasiment toute la haute et basse administration qu’il faut changer. Ce sont de vastes réseaux mafieux aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Gabon qu’il faudra démanteler. C’est aussi un parlement gabonais qui risque d’être dissout. Intégralement ou partiellement. De ce parlement justement, les partis politiques écrans qu’il a réussi à créer en un temps record, peu avant les élections législatives du mois d’octobre 2018, tiennent au moins deux groupes parlementaires à l’Assemblée nationale.

Des partis-écrans menacés d’extinction

En effet, le Rassemblement pour la restauration des valeurs (RV), dont le Président n’est autre que Tony Ondo Mba, et les Sociaux Démocrates du Gabon (SDG) de Juste Louango Bouyomeka notamment, sont deux des partis créés par le funestement rusé Brice Laccruche Alihanga après l’éclatement puis la mise en veilleuse de la puissante association des jeunes émergents volontaires (AJEV) qui a propulsé bon nombre de jeunes parvenus au plus haut niveau de l’administration gabonaise.

Jouissant d’une influence certaine au sein de l’Assemblée nationale et s’étant imposé comme partenaire de la nouvelle majorité présidentielle aux cotés du vétéran et éternel PDG, ces deux partis sans aucune base électorale, ambitionnaient lancer justement leurs campagnes d’adhésions sur toute l’étendue du territoire dans des délais relativement courts. Au moment où les présumées malversations financières qui leur sont imputées ne cessent de croître, il est a craindre que ces structures soient parties pour n’avoir été que de mort-nés.

Cependant, si tel devait être le cas, si jamais ces néo-leaders venaient à être tous inculper, les sièges sur lesquels ils ont obtenu des élus remis en jeu, est-ce que le PDG ne se fragiliserait pas lui-même plus qu’il ne l’est déjà avec toutes les révélations qui pourraient découler des auditions d’acteurs aussi importants ayant eu accès à plusieurs secrets d’Etat jusqu’ici étouffés ? Là pourrait être tout l’intérêt et peut-être l’étincelle qui mettrait le feu aux poudres dans ce véritable feuilleton juridico-politique digne d’un véritable polar de mafia sicilienne.

@info241.com
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