Le Gabon s’apprête à célébrer son ascension à la souveraineté internationale. Les commémorations auront lieu ce 17 août sur toute l’étendue du territoire national. Une fête déjà en eaux troubles avec le bras de fer qui oppose le gouvernement gabonais et la confédération syndicale Dynamique unitaire.
Dans moins de 10 jours, le Gabon fêtera son 58ème anniversaire d’indépendance. Le comité d’organisation est à pied d’œuvre pour des célébrations fastes. Les militaires procèdent aux séances d’entraînement tout en simulant la parade. La manifestation culturelle qui s’inscrit dans ce cadre, notamment « Gabon 9 provinces », a débuté hier. Derrière ce tableau festif, se cachent les tensions sociales exacerbées par les mesures d’austérité du gouvernement qui menacent la paix sociale et ces festivités joyeuses.
Depuis l’annonce des mesures d’austérité par le gouvernement, des voix se lèvent pour les réfuter. On observe des mouvements d’humeurs à ne plus finir dans de nombreux départements ministériels. Le dernier en date s’est déroulé ce lundi 6 août. Certains fonctionnaires n’ayant pas perçu leur bon de caisse, ont manifesté leur mécontentement en barricadant le portai du ministère de la Fonction Publique. Mais aussi en y brûlant des pneus de voitures.
On pouvait lire sur les banderoles des agents en colère : « Où sont passés nos bons de caisse » ou encore « Libérez nos bons de caisse. Les travailleurs ne sont pas vos esclaves ». Un spectacle peu reluisant désolant mené par des pères et des mères de famille en détresse.
La grogne des fonctionnaires privés de salaire
Par ailleurs, quelques membres du gouvernement ont été convoqué par la Cour constitutionnelle ce mardi à la suite d’une requête introduite le 12 juillet dernier par la confédération syndicale Dynamique unitaire. A la veille de la fête de l’Indépendance, le climat social est très délétère entre partenaires sociaux et autorités gabonaises, accusées d’avoir conduit les finances publiques dans leur ruine actuelle.
Ce désaccord se poursuivra ce lundi 13 août avec une marche noire de protestation de ces décisions gouvernementales relatives au conseil des ministres du 21 juin. Interrogée par Info241, Awa une riveraine, pense que cette action qui sera menée à trois jours du 58e anniversaire de l’indépendance du Gabon est un signal fort et non négligeable. Cette compatriote espère qu’elle pourra obliger le gouvernement à revoir sa copie sur les mesures d’austérité.
Pour Makita, observateur de la vie politique au Gabon, il reste suspendu au discours à la Nation du président Ali Bongo. Selon lui, dans cette adresse aux forces vives de la nation, les uns et les autres trouveront des éléments de réponse en vue d’apaiser les tensions sociales. En espérant que cela soit le cas.
Fort de ce qui précède, dans un contexte qui enregistre à la fois une crise politique et sociale, la fête de l’indépendance n’est plus "populaire" mais "officielle" nous a confié un sociologue ayant requis l’anonymat. Ce docteur en sciences sociales affirme que la marche de Dynamique unitaire s’inscrit dans une logique de boycott de la fête nationale. Avant d’indiquer que le Gabon traîne un mal depuis 2016 et que les populations ne sont plus en symbiose et en phase avec toutes les manifestations officielles initiées par le gouvernement.
Il est à noter qu’après avoir fait partie de la Fédération de l’Afrique-équatoriale française (AEF) de 1910 à 1958, le Gabon proclame son indépendance le 17 août 1960. Il s’agit de la huitième colonie française à suivre cette voie depuis le début du mois d’août 1960. Mais ce 58ème anniversaire de l’indépendance qui pointe à l’horizon se célébrera clairement sur fond de crise sociale.
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