30 partis d’opposition en colère contre leurs représentants d’après dialogue d’Ali Bongo
L’annonce du casting du nouveau gouvernement gabonais n’a pas fait que des heureux dans l’opposition modérée. La grande majorité d’entre eux, une trentaine sur les 54 y ayant pris part, sont grandement en colère. Réunis hier à Libreville dans les locaux du Conseil national de la démocratie (CND), ces 30 partis par la voix de leur porte-parole Gérard Ella Nguema ont annoncé une série de mesures de protestation à l’endroit des co-présidents de l’opposition, du gouvernement et du CND.
En effet, Maganga Moussavou et Ndemezo’o Obiang ont été nommés par Ali Bongo respectivement Vice-président de la République et président du Conseil économique et social. Les opposants en grogne reprochent notamment à ces personnalités d’avoir fait main-basse sur les nominations des membres de cette famille "modérée" au gouvernement et s’insurge contre la nomination de Séraphin Ndaot à la tête du CND.
Toute chose qui, selon eux, désacralise l’État et les valeurs du vivre-ensemble. Et, « consacre pernicieusement au Gabon, le pouvoir des baronnies et le diktat de certaines dynasties au détriment des citoyens valeureux, méritants et compétents dont l’Opposition peut se prévaloir au regard de sa contribution aux travaux du Dialogue politique ». Faisant ainsi allusion aux nominations des enfants de ces personnalités de l’opposition dans le gouvernement Issoze Ngondet II.
Gérard Ella Nguema et les siens, après avoir analysé la forme et le fond du nouveau gouvernement n’en sont nullement satisfait : « La coalition espérait une équipe gouvernementale d’un maximum de trente membres pour coller à la réalité financière du moment », a t-il lancé hier devant la presse. Contre Ali Bongo, cette coalition reproche la nomination de Séraphin Ndaot à la tête du CND. Selon les opposants modérés en grogne, le président de cette institution aurait dû être élu de ses pairs et non le fruit d’un heureux décret présidentiel.
Face à ces incohérences, ladite coalition a décidé de "mettre fin aux mandats de représentation accordés aux coprésidents de l’opposition lors des assises". Car ces 30 partis qui en constituent la majorité disent ne plus se reconnaître dans les démarches solitaires qui seront entreprises par Maganga Moussavou et Ndemezo’o Obiang.
De même, ils s’opposent "à toute tentative des partis associés au gouvernement, de voir figurer d’autres de leurs militants, au sein du comité de suivi-évaluation des actes du Dialogue poli-tique". Enfin, ont-ils exigé du pouvoir exécutif, « la clarification de la situation confuse dans laquelle se trouve le Conseil national de la Démocratie (CND) dont le président vient d’être nommé par décret, alors qu’il devrait être élu par ses pairs ». Toujours en guise de protestation, les plaignants ont décidé de suspendre jusqu’à nouvel ordre leur participation aux travaux du CND.
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