7 ans après le passage de « La Mama », la Cité perdue de Port-Gentil n’a jamais vu le jour !
Comme plusieurs éléphants blancs qui jonchent les métropoles gabonaises, la capitale économique n’est pas en reste. Dans les années 80, l’Etat gabonais avait entrepris un vaste projet de construction dans la province de l’Ogooué-Maritime, plus précisément à Port-Gentil. Il s’agissait entre autres, de doter la ville d’une structure hospitalière capable de répondre aux besoins en matière de santé de plus de quinze mille âmes.
Soucieux du développement, c’est ainsi qu’ELF Gabon à cette époque, a dû céder son terrain à l’Etat afin d’y bâtir la maternité Joséphine Bongo, située au quartier PG1, dans le 4e arrondissement de la capitale pétrolière. Celui-ci s’étendrait sur une superficie de près d’un hectare et demi. Après plusieurs années, deux bâtiments R+1 sont sortis de terre.
Terrain ancestral de la Mama
Depuis lors, plus rien n’a avancé puisque les Port-Gentillais ont en mémoire, la descente musclée qu’avait effectué la mère de l’actuel président en 2014, Joséphine Nkama Dabany alias La Mama, arguant détenir le titre foncier de cet espace. En multipliant des offensives envers des Gabonais déjà dans la précarité immobilière, elle a montré aux yeux du tous que le « pacte social » prôné par son fils, Ali Bongo, n’est qu’un vain mot.
Une vue des lieux
« Regardez de vous-même le résultat final. C’est une honte de savoir que ce bâtiment se retrouve dans un tel état juste à cause d’un individu qui est venu tout caser comme quoi elle aurait le titre foncier. Depuis quand cette dame a des terrains ancestraux à Port-Gentil ? Elle est de quelle famille Myènè pour les avoir ici à Port-Gentil ? », s’est lamenté un haut cadre de la mairie.
Le statu quo permanent
Pour le moment cet espace de terre est devenu le refuge des voyous. Et les familles qui avaient été logées à cet endroit à l’époque du maire Augustine Houagni ont toutes été déguerpies par les sbires de la famille au pouvoir. Elles n’ont plus le choix que de casser en longueur de journée les blocs de béton qu’elles prennent auprès des entreprises de BTP afin de les transformer en gravier pour ensuite les revendre pour subvenir à leurs besoins vitaux.
Les hautes herbes comme destin
« Lorsque ces familles ont été logées ici, le maire de l’époque leur avait fait savoir que les bâtiments sont la propriété de l’Etat. Et Elf a juste cédé le terrain. Et moi je connais cette affaire puisque je suis un autochtone. Donc qu’on arrête un peu ça. Elle en a fait trop là ! », s’exclame Jean-René Ozoumet, un septuagénaire né et résidant à Port-Gentil.
Laissés pour compte, ces deux bâtiments croupissent à longueur de journée sous le poids de l’âge. L’État malgré des milliards de francs CFA injectés dans de tel projet devrait un temps soit peu avoir un regard sur les nombreux chantiers abandonnés ici et là.
@info241.com