Confinement

Le pouvoir gabonais et l’impossible respect des mesures-barrières au coronavirus

Le pouvoir gabonais et l’impossible respect des mesures-barrières au coronavirus
Le pouvoir gabonais et l’impossible respect des mesures-barrières au coronavirus © 2020 D.R./Info241

Le chapelet de mesures teintées de bonnes intentions du gouvernement gabonais peine à être suivi dans les faits par les populations. Dans un pays où les vieilles habitudes ont la dent dure comme le manque de structures sanitaires, la menace coronavirus est venue se greffer aux nombreuses difficultés structurelles, sociale et politique d’un pays aux promesses sans fin de l’administration Bongo, aux commandes du pays depuis 1968.

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La crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus tombe au plus mauvais moment pour le gouvernement gabonais. Déjà empêtré lui-même dans une crise sociale et politique qui l’étrangle, il n’en fallait pas en rajouter. Faisant de plus en plus preuve d’amateurisme des plus rampants, accentué par l’incapacité constatée d’Ali Bongo à jouer pleinement son rôle à la tête du pays depuis qu’il a été foudroyé par un violent accident vasculaire cérébrale (AVC) en 2018, le coronavirus soumet une nouvelle fois à rude épreuve le régime de Libreville.

L’épreuve sanitaire

Induisant une série de mesures qui, croit-on savoir, freineraient sa propagation, le Gabon ne semblait pas imaginer le revers de la médaille en les adoptant tout de go. Sans tenir compte de son niveau de développement structurel, cette terrible pandémie vient mettre à nu les carences d’un système de gouvernance établi depuis plus d’une cinquantaine d’années sans que les réalisations suivent.

Pour ne parler que de la seule mesure d’observation d’une distance d’au moins 1 mètre entre les personnes, elle n’est que du vent. Impossible d’être suivie. Devant les banques et autres services, y compris devant les magasins d’approvisionnement dont un semblant d’application se fait à l’intérieur tandis que les clients sont entassés dehors, le gouvernement n’y peut absolument rien. De plus en plus impuissant qu’il est. Surtout encore en ces temps où il est trop occupé par des manœuvres dilatoires aux relents de succession au sommet de l’État.

Des mesures-barrières à application variable

Ce mardi matin, devant l’agence Loxia du rond-point de Nzeng-Ayong dans le 6e arrondissement de la capitale, le spectacle désolant est là. Des retraités et petits épargnants tentent de rentrer en possession de leur dû en ces temps très difficiles de confinement partiel. Sans gants ni masques de protection, c’est quasiment au corps-à corps qu’ils se frottent entre eux.

Du coup, l’un d’entre eux s’exclame : « Voilà ! Et chaque soir, on vient nous lire un papier à la télé comme pour créer une psychose parmi nous que oh, le nombre d’infectés est désormais en hausse. Mais s’il devait vraiment augmenter en fonction de nos situations réelles, ils pensent que combien on en serait aujourd’hui bien portants ? Du n’importe quoi, franchement ».

À l’évidence, s’il y’a un événement qui vient mettre à nu l’incapacité d’un pouvoir à protéger son peuple peu importe la manière, le coronavirus se révèle un de taille. Mieux encore, un ennemi invisible que les balles de l’armée, seul rempart contre toute velléité, ne peuvent atteindre.

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