Effectifs des forces de sécurité : Jean Remy Yama tacle les chiffres « fantômes » d’Oligui Nguema
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La présidentielle gabonaise promet de longues joutes verbales. La réaction de Jean Remy Yama, président du Parti national du travail et du progrès (PNTP) et candidat à l’élection présidentielle gabonaise du 12 avril, ne s’est pas fait attendre. Ce lundi, il a publiquement contesté les chiffres avancés par le président de la transition lors de son discours du samedi 1er mars face aux forces de défense et de sécurité.
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Jean Remy Yama qualifie les propos du chef de l’État de « truffés de contre-vérités ahurissantes ». Il s’interroge notamment sur l’affirmation selon laquelle les forces de défense et de sécurité compteraient plus de 400 000 personnels, un chiffre bien supérieur aux données officielles. « A la lumière de ce qui précède, de quelle source le président de la transition tire-t-il cette donnée ? » questionne-t-il.
Une remise en cause des statistiques officielles
S’appuyant sur les chiffres fournis par le ministre de la Fonction publique en novembre 2023 et ceux du ministre des Comptes publics lors du colloque du 14 octobre 2024, Jean Remy Yama rappelle que la fonction publique comptait en septembre 2024 environ 109 000 agents, dont moins de 20 000 appartenant aux forces de défense et de sécurité. « Nous assistons à une pure invention avec de forts soupçons de manipulation électorale à venir », affirme-t-il.
La déclaration de presse de ce lundi
Le président du PNTP va plus loin en affirmant que ces chiffres erronés serviraient à manipuler l’opinion publique en vue de l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Selon lui, le chef de l’État aurait voulu faire croire que ces 400 000 agents et leurs familles représenteraient 11 % de l’électorat, ce qui est impossible au vu des chiffres officiels du corps électoral. « C’est à croire que le président de la transition a délibérément tenté de fausser la perception du poids électoral de ces agents », ajoute-t-il.
L’ombre des « fonctionnaires fantômes »
Jean Remy Yama pose également la question de l’existence supposée de « fonctionnaires fantômes » qui gonfleraient artificiellement la masse salariale de l’État. « Depuis des décennies, tous les recensements de la fonction publique n’ont jamais donné lieu à une expertise publiée. Pourquoi ? » interroge-t-il, avant d’affirmer : « Ce silence révèle sans doute l’ampleur des irrégularités que certains veulent dissimuler. »
Un appel à la vigilance
En conclusion, Jean Remy Yama met en garde contre « une fraude électorale en préparation » et appelle à une plus grande transparence dans la gestion de la fonction publique et du processus électoral. « Nous devons rester vigilants. Le Gabon ne peut pas se permettre une nouvelle mascarade électorale », prévient-il.
L’État-major du président de la transition n’a pas encore réagi à ces accusations. Une réponse pourrait intervenir dans les jours à venir.
@info241.com
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