Et si le Kevazingogate n’était en réalité... qu’une négligence d’État !
Le scandale du Kevazingogate qui secoue le Gabon depuis des semaines n’est pas prêt de livrer son épilogue. Cette affaire de corruption d’envergure au sommet de l’Etat remonte finalement à un passé récent où une confédération d’exploitants forestiers soumettait aux autorités compétentes gabonaises leur préoccupation : celle de récupérer les stocks de bois prisé déjà abattu avant interdiction. Une demande curieusement laissée en déshérence qui a finalement donné des idées et les coudées franches à ce réseau de contrebandiers.
Les amalgames accusant la prévarication des fonctionnaires à l’origine de ce scandale ne sont que des raisons de façade, sinon subsidiaires ! Au demeurant, des relents de contrebande et de trafic au noir pesaient déjà sur la mesure gouvernementale de protection du Kevazingo décidée par un décret d’Ali Bongo n°0099/PR/MPEFE.
Une décision aux contours brumeux
Par ricochet à cette interdiction officielle d’exploitation, se trouvaient aussi frappés du sceau de la loi, ces essences ayant déjà fait l’objet de coupes bien avant l’adoption de ladite interdiction. Ali Bongo et son gouvernement avaient malgré tout laissé un vide cette question pourtant inhérente à la décision salutaire prise en conformité avec les instances internationales de protection.
Du bois abandonné au vice
Pourtant cette question préjudicielle avait été soulevée en son temps par des petits exploitants regroupés au sein de la Confédération des petites et moyennes entreprises et industries (CPMEI). Ces derniers, craignant un trafic parallèle, avaient manifesté le désir de récupérer les stocks de bois abandonnés en forêt. Ce, afin de poursuivre leur activité rémunératrice, vouée à une mort lente décidée par l’Etat. Hélas, les autorités compétentes ne se sont guère montrées favorables.
L’horreur du vide
La nature ayant horreur du vide, l’inattention, sinon la négligence des autorités gabonaises sur cette affaire à ce moment-là, a mutualisé les adeptes les plus ingénieux de la concussion issus des départements des Forêts et des Douanes. Et un des réseaux des plus obscurs de prédation « verte » fera histoire dans notre pays à commencer par cette découverte scandaleuse de 500 m3 dans un entrepôt chinois de la société Yuntung international.
En refusant de statuer sur l’arbitraire et le vide créé par cette interdiction, l’Etat gabonais a donné des idées folles aux exploitants et leurs complices tapis dans l’ombre de l’administration gabonaise. Une administration publique dont les rapports plus qu’incestueux existe avec des opérateurs qui ont vu leur business menacé d’extinction par un Ali Bongo qui s’est refusé à trancher la question.
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