Pour faire face au défi d’élimination de ses déchets dans la capitale économique gabonaise, Port-Gentil s’est dotée d’une décharge à grand volume : la décharge publique de N’tchengue. Elle est située dans le quatrième arrondissement de la ville du sable. Dans son fonctionnement actuel, elle est classée au rang des décharges dites sauvages et représente une source de nuisances renouvelées en même temps qu’un problème de santé publique majeur pour la ville pétrolière du fait de sa saturation actuelle.
Elle reçoit chaque jour tous les types de déchets. Parmi eux des déchets toxiques-dangereux. Autrement dit, des déchets industriels, biomédicaux et bien d’autres... Mais surtout des déchets ménagers. Implantée à plusieurs kilomètres de la ville, elle jouxte aujourd’hui avec la résidence d’un vice-président au parlement gabonais mais ainsi qu’avec des quartiers très huppés. Les habitants de ces quartiers sont exposés en permanence aux odeurs ainsi qu’aux nuisibles (insectes, reptiles, rongeurs et autres vecteurs de maladies) provenant de cette décharge.
Arrivée à saturation
Face à la saturation de l’actuelle décharge municipale de la capitale économique, la société GPS Mandji et la mairie de Port-Gentil avaient signé, le 31 juillet 2012, une convention dans le cadre de la gestion des ordures ménagères. Ce document s’il existe de nos jours, stipulait qu’en plus de ses missions habituelles de collecte des ordures ménagères, GPS Mandji devait mettre en place un système de gestion d’une décharge contrôlée ayant la capacité de traiter toutes les ordures collectées. A ce titre, la convention liant les deux parties était passée de 1,2 milliard à 2 milliards de francs CFA. Sauf qu’à ce jour rien n’a bougé.
Cependant, une promesse avait été faite par le maire actuel depuis plus d’un an maintenant. Il s’agissait du démantèlement de la décharge publique de Port-Gentil. Rien n’a bougé pour le moment et les populations sont toujours las d’attendre. Arrivé à saturation, ce dépotoir est un véritable calvaire pour les populations environnantes. Entre les odeurs nauséabondes et les nuages de fumée provenant de l’incinération des ordures, les populations habitant à proximité de la décharge sont aux abois.
Des risques de santé connus
« Ici c’est sûr que quand on sera vieux, nous aurons des cancers. Nos enfants ont des problèmes respiratoires, problème de peau et souffrent du mal des yeux à cause de Gabon Propre Service qui ne cesse de mettre du feu chaque jour dans cette décharge », a déclaré Olivier Ondo un trentenaire vivant derrière la poubelle publique. Des études antérieures, réalisées par de nombreux observateurs et ONG ont montré que l’environnement de cette décharge est totalement pollué par divers polluants organiques et non organiques, sans toutefois évaluer les risques y afférents.
Les maladies liées à cette pollution comme le paludisme, la gastro-entérite, les affections respiratoires ainsi que celles liées aux polluants métalliques comme le cancer, malformations congénitales devraient nécessiter une prise en charge curative et préventive adéquate. Dès lors, évaluer les risques sanitaires liés à l’exposition aux polluants de la décharge, s’avère nécessaire pour une santé publique pour tous.
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