Les Gabonais largement déçus de la composition du gouvernement de transition
L’annonce samedi après-midi du gouvernement de transition de Raymond Ndong Sima, a laissé les gabonais perplexe sur la révolution que prônait notamment le général Brice Clotaire Oligui Nguema lors de son discours d’investiture le 4 septembre. En effet, sur ses 25+1 membres, au moins la moitié est issue du régime déchu d’Ali Bongo. Surtout que certains d’entre eux ont un passé plus que sulfureux dans l’opinion. C’est le cas d’Hervé Patrick Opiangah, Camélia Ntoutoume, Hermann Immongault ou encore Jonathan Ignoumba.
La révolution tant attendue de la période de transition qui a vu le renversement du pouvoir détenu depuis 1967 par la famille Bongo, est loin de porter ses fruits dans le choix des personnalités choisies pour l’incarner. Depuis hier, la toile est inondée de messages de désenchantement de Gabonais. Une composition du gouvernement qui a vu le maintien d’une douzaine de cadres chantant contre vents et marrées la « grande vision » déchue d’Ali Bongo.
Des stars de l’ancien régime
Il s’agit de Camélia Ntoutoume (Education nationale), Raphael Ngazouzet (Fonction publique), Hervé Patrick Opiangah (Mines), Jeannot Calima (Energie), Jonathan Ignoumba (Agriculture), Hermann Immogault (Intérieur), Marcel Abéké (Pétrole), Charles Mba (Comptes publics), Regis Onanga Mamadou N’diaye (Affaires étrangères), Flavien Nziengui Nzoudou (Travaux publics), André Jacques Augand (Culture, Jeunesse et Sports) et Françoise Makaya veuve Mbou (déléguée à la Santé).
Une des célèbres photos de la complicité entre Ali Bongo et Hervé Opiangah
Toutes ces personnalités étant soit des vuvuzeleurs invétérés de l’ancien régime, soit des membres de l’ancien gouvernement ou encore des membres de l’ancien Haut-commissariat de la République au service unique d’Ali Bongo. D’où les accusation d’erreurs de casting que le Premier ministre Raymond Ndong Sima a justifié par la nécessité d’avoir des compatriotes de tout bord, y compris donc issus de l’ancien régime que déplorait depuis près de 60 ans le peuple gabonais meurtri.
Réactions mitigées
Si les réactions sont majoritairement à la déception, les plus plus nuancées attendent de voir. « Il me semble trop prématuré d’en tirer les conclusions hâtives. Faisons d’abord confiance, c’est cela aussi soutenir. Mon grand père disais au village l’eau n’a pas de forme ni couleur tout dépend du récipient », a plaidé Charle Mengoube. Quand Guy Koumba prévient : « Nous ignorons un certain nombre de choses et d’acteurs qui ont conduit à ce renversement pacifique. Cela ne fait que 10 jours, laissons leur le bénéfice du doute en sachant qu’en cas de faux pas la lutte reprendra de plus belle ».
Pour les pessimistes, « Celui qui a fait ces nominations n’a pas lu la charte » a relevé Abdou Amadou revenant sur l’exigence d’être de bonne moralité pour faire partie du gouvernement de transition. Pour l’Apôtre Nicolas, ces personnalités controversées n’ont "Aucune probité, aucune intégrité, aucune moralité. Pour être membre de gouvernement, il faut avoir au moins ces trois valeurs, sinon ce n’est qu’une affaire de prestidigitation. On déshabille Paul pour habiller Jean. Le professeur Ondo Ossa a eu raison trop tôt pour avoir dit : « c’est une révolution de palais »".
@info241.com