Marcel Abéké serait-il le parfait Lionel Zinsou de la France au Gabon ?
À mesure que le Gabon s’enlise dans une crise politique et institutionnelle qui ne dit pas son nom, notamment depuis qu’Ali Bongo a été frappé de plein fouet par un violent AVC à Riyad en Arabie Saoudite en octobre 2018, des noms et des combinaisons se murmurent ci et là en attendant le grand jeu.
Une situation politique explosive
Depuis 2009, le Gabon autrefois havre de paix sur le continent Africain,ne s’est autant mal porté. Régulièrement, des observateurs et autres activistes politiques n’hésitent pas à prédire un embrasement total de ce pays du fait de ses tensions politiques à répétition nées des contestations électorales depuis pratiquement 1990. Le Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir depuis 1968 ne voulant absolument rien céder dans un pays où ce dernier a pourtant accepté la démocratie et le multipartisme avec les règles qui les fondent.
C’est ainsi que d’élections truquées en élections truquées, le malaise au sein de la société gabonaise s’est approfondi. Aujourd’hui, alors que rien ne laissait présager un nuage aussi sombre après la réélection très contestée d’Ali Bongo face à Jean Ping en 2016, le successeur d’Omar Bongo va disparaître des écrans radars alors qu’il se trouve en séjour dans la capitale Saoudienne.
En dépit de ce qui est considéré par l’opposition gabonaise comme de « grossiers mensonges » de la communication présidentielle sur son état réel, les festivités du 17-Août de cette année viennent une fois de plus, une fois de trop, de mettre tout le monde d’accord sur une évidence : le dictateur gabonais est hors-jeu !
Qui pour succéder à Ali Bongo ?
Là est la question que se posent quotidiennement les Gabonais. À mesure que la situation devient intenable, son directeur de cabinet politique et administratif, le sulfureux Brice Laccruche Alihanga Fargeon (BLA) est l’actuel maître à jouer de cet appareil de l’État qui tangue lentement mais sûrement. Mais certes BLA tient les commandes de l’État avec l’aide de ses compagnons de depuis toujours, leur OPA sur le pays n’est pas du goût de toutes les tendances.
Ali Bongo faisant de Marcel Abéké grand officier de l’ordre du mérite gabonais
Entre la Coalition pour la nouvelle république (CNR) réunie autour de Jean Ping qui revendique toujours sa victoire aux urnes en 2016 et les sécurocrates du régime qui tiennent à leurs privilèges, la France aurait son mot à dire dans ce qui se joue. Et pour ce faire, le nom de Marcel Abéké, ancien tout puissant ADG de Comilog et du groupe français Eramet au Gabon, depuis lors exilé en France, aurait le profil recherché par la puissance coloniale pour descendre dans l’arène le moment venu.
Autant dire une espèce de Lionel Zinsou, du nom de ce banquier d’affaire et ancien Premier ministre du Bénin sur qui cette même France avait clairement jeté son dévolu lors de la présidentielle de 2016 au Bénin. Cependant, comme on l’a vu au moment d’accompagner Yayi Boni, il ne suffit peut-être pas que la France soutienne un candidat à une élection pour que celui-ci triomphe obligatoirement. La côte de popularité au niveau national jouant en sa défaveur.
Dans tous les cas, 2023 s’avère beaucoup plus loin pour que le jeu actuel au sommet de l’État aboutisse. Et bien malin qui peut prédire avec exactitude ce qu’il peut arriver au Gabon à n’importe quel moment. Seule évidence indéniable pour le moment en dépit de tout, Ali Bongo n’est plus aux commandes de rien.
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