Outrage au président de la transition : Un gabonais de 15 ans recouvre la liberté après 2 mois de prison
Après avoir passé près de deux mois à la prison centrale de Port-Gentil pour outrage au président de la République, en essuyant son arrière-train avec un tee-shirt à l’effigie de Brice Clotaire Oligui Nguema, Sidney Moussavou Koumba est désormais libre depuis ce mardi. La rédaction d’Info241 a rencontré ce mineur ainsi que sa famille.
Sidney Moussavou Koumba, jeune Gabonais âgé de 15 ans, est au centre d’une affaire d’outrage au président de la République. Ce dernier s’était torché le fessier avec un tee-shirt à l’effigie de Brice Clotaire Oligui Nguema, un acte diffusé dans une vidéo qui avait enflammé les réseaux sociaux. Face au tollé, les autorités judiciaires s’étaient saisies du dossier. Le 23 septembre, il avait été appréhendé par la Direction générale des recherches (DGR) pour atteinte à l’image du président. Présenté à la juridiction pour mineurs le 27 septembre, il avait été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil.
Le mineur et ses parents
Son geste, largement condamné sur les réseaux sociaux, avait suscité des réactions mitigées : certains appelaient à une sanction exemplaire, d’autres invoquaient la jeunesse du mineur comme circonstance atténuante. Conformément à l’article 158 du Code pénal gabonais, qui réprime l’outrage envers le président de la République d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et une amende de cinq millions de francs CFA, Sidney n’avait sans doute pas mesuré la gravité de son acte.
Grâce à l’intervention de son avocat, Me Ange Kevin Nzingou, et à la clémence du président de la transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, le jeune homme a été libéré le 26 novembre. Cette décision, qualifiée de marque de générosité par ses proches, a permis à Sidney de retrouver sa famille. « Vraiment, les mots me manquent. Mais je loue le geste salutaire du président de la République en libérant mon petit-fils. Je suis émue », a déclaré à Info241 sa grand-mère, Arielle Moussavou Mouketou.
Photo de famille avec les activistes ayant œuvré pour sa libération
Sidney, conscient des conséquences de son geste, s’est excusé publiquement : « La prison n’est pas bien. Je m’excuse auprès du président de la République pour l’acte que j’ai posé. Je ne vais plus reproduire les mêmes erreurs. Je vais rentrer dans un club de basket-ball et poursuivre mes études ». Selon Stéphane Nzeng, une assistance sociale et un programme de réinsertion sont mis en place pour l’accompagner.
Actuellement en classe d’examen et suivi par une psychologue, Sidney est invité à tirer les leçons de cette épreuve, éviter les mauvaises influences et se recentrer sur ses études et ses ambitions personnelles. Cette affaire rappelle l’importance de préserver les valeurs morales et de sensibiliser la jeunesse gabonaise à un usage responsable des réseaux sociaux.
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