Le Gabon est considéré comme un vrai carrefour des religions et où le fétichisme, les églises pentecôtistes, l’islam, les sectes, l’argent et le paganisme africain se rencontrent et se côtoient. Et la profanation des tombeaux qui autrefois était un sujet tabou, est devenue une réalité chaque jour qui passe.
Selon une enquête menée au cimetière municipal central de Port-Gentil, situé dans le premier arrondissement de la capitale économique derrière Gabon Telecom, c’est quasiment plus d’une quinzaine de tombes qui ont été vidées de leur contenu en l’espace de trois ans.
Une pratique ancrée dans les mœurs
L’indifférence des pouvoirs publics contraste avec la colère, l’indignation et la frustration des parents des défunts puisqu’aucun fossoyeur n’a été mis en cause à ce jour dans la capitale pétrolière. Pourtant, le vol des morts n’est pas une question taboue. Bien au contraire, c’est un phénomène social manifeste qui fait la une des journaux et du kongossa (rumeur) à Port-Gentil chaque jour qui passe. Lesquels accusent généralement les hommes et femmes politiques, sénateurs, députés, ministres, artistes, bwitistes, footballeurs et autres officiels d’y être impliqués.
Une tombe visitée par des malfaiteurs
À un tel point que beaucoup se disent que les ossements (tibias, crânes, cheveux, mains, dents et bien d’autres) alimenteraient le marché occulte. Ils sont devenus des sites d’extraction d’une « matière première » exceptionnelle considéré comme « or blanc », au sein d’un vaste réseau de recyclage magique et thérapeutique du corps humain.
Une pratique occulte
La profanation de sépulture est un acte dit « sacrilège ». Ce marché occulte et illégal des restes humains à Port-Gentil et au Gabon en général, traduit un problème qui renvoie aux rapports sociaux de domination, d’exploitation ou d’assujettissement d’une classe sociale autre (ceux qui ne possèdent rien).
Une autre sépulture visitée
Dans notre société, pour être un homme politique, ou pour devenir chef ou riche, il ne faut rien laisser passer. Tout ce qui peut contribuer à renforcer sa stature est bon, y compris la magie, l’occultisme et la sorcellerie dès lors qu’elles constituent des schèmes d’interprétation privilégiés pour la définition du vainqueur.
Ainsi, les profanations des tombes ou encore le marché occulte et illégale fait désormais partie de la panoplie profane des stratégies de survie en même temps qu’elle sert les ambitions des dirigeants au Gabon.
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