Quand le candidat Ali Bongo privatise Gabon 1ère au détriment de ses adversaires
Déclaration de candidature d’Ali Bongo diffusée en direct dimanche, congrès d’investiture diffusé en direct toute l’après-midi de lundi... Gabon 1ère est-elle devenue « Bongo 1ère » ? Cette chaîne n’est-elle pas le temple du journalisme et de l’éthique ? Ce sont là les questions qui taraudent les esprits depuis l’entrée officielle en campagne du président sortant Ali Bongo, candidat à un 3e mandat. Un spectacle peu reluisant pour notre « jeune » démocratie qui se produit pourtant sous les yeux très consentants de la Haute autorité de la communication (HAC). Quid de l’accès égal des candidats aux médias publics.
Ali Bongo est entré officiellement en lice dimanche après-midi pour la présidentielle du 26 août avec l’annonce très médiatique de sa candidature. Depuis, le désormais candidat monopolise la télévision publique pour l’ensemble de ses sorties partisanes. Dimanche d’abord avec un long direct diffusé à 15h00 sur la chaine nationale. Une primeur et une audience que refuse d’accorder Gabon 1ère à d’autres candidats pourtant en lice pour le même scrutin.
De Gabon 1ère à « Bongo 1ère »
Tout se passe désormais comme si Gabon 1ère était devenue la chaine officielle des activités électorales du candidat Ali Bongo et de son parti. Or d’autres candidats existent et n’ont jamais eu droit au même traitement de Gabon 1ère. Le clou de cette méprise étant la retransmission lundi après-midi du congrès d’investiture organisé au stade de Nzeng-Ayong par l’ancien parti unique pour son candidat « naturel ». Pendant près de 90 minutes, les téléspectateurs de la télévision publique n’ont raté aucune miette de cet événement partisan du président-candidat.
Le direct de dimanche de Gabon 1ère, présenté à l’origine comme la visite du président de la République à Nkok
Tout se passe comme s’il s’agissait encore des activités officielles du président de la République. Or, ce n’est nullement le cas. Ali Bongo étant devenu un candidat comme les autres. Même quand il s’agissait de sa tournée républicaine qui a duré 16 mois, Gabon 1ère n’en faisait pas autant pour Ali Bongo. Et tout ceci alors que les agents de cette chaine sont censés être en grève générale illimitée. Un mouvement d’humeur qui n’épargne pas la ferveur militante des agents de « Bongo 1ère » visiblement près à tout pour plaire à Ali Bongo.
Une mainmise sur la presse publique
Un spectacle médiatique indigne de notre démocratie qui pourtant est censée avoir des institutions suffisamment indépendantes pour réguler et sanctionner de telles dérives. La HAC, censée être le gendarme des médias, continue elle de laisser faire comme si l’accès équitable de l’ensemble des candidats aux médias publics n’était qu’une vue de l’esprit ou ne s’appliquait pas au candidat Ali Bongo. Une hérésie qui démontre plutôt la mainmise d’Ali Bongo sur l’ensemble de la presse publique qui elle suit à la trace les activités du « champion » des PDGistes.
Le direct de Gabon 1ère du congrès d’investiture du PDG pour Ali Bongo
Une démocratique tropicalisée qui a même inventé ses propres codes sans se soucier de l’éthique journalistique, censée être le mantra d’un tel média public. La faute donc au fait que c’est le même Ali Bongo qui choisit, nomme les responsables publics en conseil des ministres. Eux-mêmes étant redevables éternellement à leur bienfaiteur. Le tout financé par l’argent public et les nombreuses redevances payées par le citoyen gabonais pour obtenir un tel visage de la presse publique. L’égalité des chances a toujours autant du pain sur la planche au Gabon !
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