Russie : Privés de bourse depuis la rentrée, 200 étudiants gabonais menacés d’expulsion
Depuis septembre, environ 200 étudiants gabonais en Russie vivent une situation critique. En raison du non-paiement de leurs frais de scolarité et allocations familiales par l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), ces jeunes risquent l’expulsion de leurs universités, une mesure qui pourrait empêcher leur participation aux examens prévus dès le 8 décembre.
Face à l’urgence, le Collectif des parents d’étudiants gabonais en Russie a organisé à Libreville ce samedi, une assemblée générale pour alerter l’opinion publique et les autorités gabonaises. « C’est une urgence, le gouvernement doit intervenir rapidement pour débloquer cette situation », a déclaré Ludovic Belengue, président du collectif. Selon lui, malgré des démarches répétées, l’ANBG n’a fourni que des réponses vagues, alimentant l’inquiétude des familles et des étudiants.
Le collectif de parents hier au cours de leur assemblée générale
Les conséquences de ce blocage vont au-delà de la sphère académique. En cas d’expulsion, les étudiants pourraient perdre leur statut légal en Russie, compromettant leur avenir académique et professionnel. Les parents, désespérés, appellent les autorités à agir immédiatement pour éviter que ces jeunes ne voient leurs rêves brisés par cette impasse administrative.
Cette situation met en lumière les difficultés récurrentes dans la gestion des bourses d’études gabonaises, avec des impacts graves sur l’avenir des étudiants à l’étranger. Ce d’autant que ce problème persiste depuis des années. Dans un courrier daté du 12 février dernier adressé au président de la transition, l’Association des étudiants gabonais en fédération de Russie (AESGFR) dénonçait déjà l’absence de paiement des bourses par l’ANBG.
Cependant, la guerre en Ukraine a exacerbé les difficultés, notamment à cause des sanctions économiques imposées à la Russie. Le pays est exclu du système SWIFT, rendant les transactions bancaires internationales extrêmement complexes. Ainsi, les virements des bourses d’études, qui transitent traditionnellement par ce système, n’arrivent plus aux bénéficiaires sans voie détournée.
Le problème est particulièrement alarmant pour les étudiants vivant dans les zones de conflit comme Rostov-Na-Donu, Belgorod et Novocherkassk, où des attaques à la bombe les exposent à un stress psychologique intense. Dans leur communiqué, les associations rappellent que ces jeunes, souvent laissés sans soutien moral et financier, sont des "enfants de la République gabonaise" et appellent le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) à agir.
@info241.com