Yves Fernand Manfoumbi, l’autre nouvelle victime expiatoire d’Ali Bongo

Seule personnalité à être débarquée hier du gouvernement gabonais, Yves Fernand Manfoumbi alias « Manf10 » a rejoint le long couloir des victimes expiatoires du second septennat d’Ali Bongo. Le dernier à en avoir fait les frais aura été assurément le très confiant Bruno Ben Moubamba, qui a appris à ses dépends qu’il existait bel et bien encore une « discipline » dans l’écurie gouvernementale.

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Yves Fernand Manfoumbi éjecté hier du gouvernement sans être relogé comme de coutume, paie t-il ses frasques, elles aussi nombreuses, dans son « fief » de Ndéndé ? C’est tout le sens donné à cette éviction consécutive à l’épisode survenue à l’école publique du quartier Mindanda, où l’ancien ministre de l’Agriculture qui visiblement adore la terre, s’est roulé au sol pour montrer son humilité face à des notables qui lui reprochait son arrogance.
Le joyeux ministre, soutien indéfectible d’Ali Bongo
En voulant donc montrer son humilité face à ses aînés grognards dimanche après-midi à Ndéndé, Yves Fernand Manfoumbi déjà en pré-campagne, courtisait également leurs voix en vue de devenir enfin député. Aussi, Manf10 aura aussi roulé au sol la fonction de ministre qu’il occupait. Un crime de lèse-majesté dénoncé par la blogosphère gabonaise qui comme le régime de Libreville, a peu compris du mobile des agissements farfelus du l’aspirant député.
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Il faut dire que lors de cette sortie sur ses « terres », Yves Fernand Manfoumbi paraissait surexcité. Connu pour être un grand danseur d’Ikoku, le ministre remercié aura donc péché par euphorisme et surtout par gloutonnerie politique. Car comment comprendre qu’un PDGiste déjà ministre d’Etat, en soit réduit pour convoiter l’un des deux sièges de député de Ndéndé, à démontrer peu d’égard à la fonction gouvernementale juteuse qui est déjà la sienne ?
L’un des clichés à l’origine de son éviction du gouvernement
La faute donc aux réseaux sociaux qui ont vite fait de rendre virales les photos de ses galipettes dominicales dans ce qu’il appelle pourtant son « fief » électoral. Des bouffonneries qui n’honorent en rien la république et les hommes qui l’incarnent, censés être des modèles irréprochables d’une société politique qui accorde peu de valeurs à la notion de république.
Contrairement à Bruno Ben Moubamba qui a eu droit à un remaniement à lui tout seul, Yves Fernand Manfoumbi qui se drape à l’envi de tee-shirts et polos à l’effigie d’Ali Bongo ou de son parti, est quasi assuré de rebondir dans les arcanes du pouvoir. Sa mise au placard pourrait donc rapidement être levée... le temps que les gabonais oublient cette folie mortifère et ses excentricités si spéciales.
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