Réaction

Affaire Harold Leckat : Daniel Mengara voit une “opération politique déguisée” et exige sa libération

Affaire Harold Leckat : Daniel Mengara voit une “opération politique déguisée” et exige sa libération
Affaire Harold Leckat : Daniel Mengara voit une “opération politique déguisée” et exige sa libération © 2025 D.R./Info241

L’arrestation ce 15 octobre du directeur de publication de Gabon Media Time (GMT), Harold Leckat Igassela, continue de faire réagir. Ce dimanche soir, depuis les États-Unis, l’opposant Daniel Mengara, président du Congrès des Citoyens Libres et Premier ministre du Gouvernement de salut national en exil autoproclamé, a publié sur Facebook un argumentaire virulent sur l’affaire. Selon lui, cette interpellation du journaliste par la Direction générale des recherches (DGR) cache des motivations politiques bien plus profondes qu’un simple différend administratif. L’universitaire parle d’une “odeur de pourri” et accuse le régime en place d’avoir “commandité une arrestation arbitraire pour museler la presse libre”.

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Pour Daniel Mengara, les justifications avancées par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) relèvent d’une confusion entretenue à dessein. L’État accuse Harold Leckat d’avoir détourné environ 500 millions de francs CFA dans le cadre d’un contrat de communication passé entre la CDC et GMT. Une accusation que l’opposant juge incohérente, car un chef d’entreprise du secteur privé ne peut, selon lui, “détourner des fonds publics”. Il estime que la responsabilité incombe plutôt aux signataires du contrat au sein de la CDC, qui doivent répondre de la régularité de cet accord. “S’il y a eu irrégularité, c’est à l’État de s’expliquer, pas au journaliste”, affirme-t-il.

  Un usage abusif des institutions judiciaires

Dans sa déclaration, Daniel Mengara distingue clairement le droit pénal du droit commercial. Il estime que si l’État reproche à GMT une surfacturation ou un service non rendu, cela relève d’un contentieux civil, et non d’une procédure de garde à vue. “Le recours à la DGR montre bien qu’on cherche à intimider plutôt qu’à comprendre”, écrit-il. Selon lui, la méthode utilisée — arrestation à l’aéroport devant témoins, détention prolongée sans communication — témoigne d’une volonté d’humiliation publique. L’opposant parle d’un “procès médiatique orchestré pour briser un journaliste dérangeant”.

Au-delà du cas individuel de Harold Leckat, Daniel Mengara dénonce une dérive inquiétante du pouvoir en place. Selon lui, “le régime d’Oligui Nguema veut contrôler le récit national et neutraliser toute voix indépendante”. Il accuse les autorités d’utiliser la justice et les services de sécurité pour faire taire les médias critiques. “Dans un Gabon où la neutralité et l’objectivité des analyses sont perçues comme des menaces, Harold Leckat paye le prix de son indépendance”, affirme-t-il. Pour Mengara, l’affaire illustre la fragilité de la liberté de la presse dans un pays qui prétend être en transition démocratique.

  Un appel à la communauté internationale

L’universitaire estime que la détention du patron de Gabon Media Time constitue une violation manifeste du droit. Il rappelle que “les affaires relevant du droit des entreprises ne se traitent pas dans les couloirs d’un service de renseignement”. Mengara réclame donc la libération immédiate du journaliste et demande aux autorités d’expliquer la base juridique de cette interpellation. Il appelle également les organisations de défense de la presse et les institutions internationales à se mobiliser pour dénoncer ce qu’il considère comme une “dérive autoritaire”.

En conclusion, Daniel Mengara voit dans cette affaire un test grandeur nature pour la gouvernance d’Oligui Nguema. Selon lui, le pouvoir gabonais “risque de perdre le crédit international durement acquis depuis un an” s’il persiste dans la voie des arrestations arbitraires. Il estime qu’un gouvernement qui se veut réformateur ne peut en même temps “persécuter les journalistes et parler de transparence”. Pour l’opposant en exil, la libération de Harold Leckat serait un signal fort envoyé au pays et au monde, prouvant que le Gabon reste attaché aux principes de justice et de liberté.

@info241.com
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