Oligui Nguema, premier président gabonais réellement élu du peuple depuis l’ère Bongo

Le 12 avril 2025 restera définitivement comme une date fondatrice dans la mémoire politique du Gabon. Ce jour-là, les électeurs ont porté à la magistrature suprême Brice Clotaire Oligui Nguema, faisant de lui de fait le premier président réellement élu du peuple depuis le retour au multipartisme en 1990. Une victoire historique, obtenue sans contestation, sans violences, et dans une transparence saluée de toutes parts. Là où les Bongo se maintenaient par des hold-up électoraux, Oligui Nguema qui l’a obtenu par coup d’Etat va diriger le pays pour les 7 prochaines années par la seule volonté des urnes.

Jamais une présidentielle au Gabon n’avait connu un tel climat de sérénité. Aucune coupure d’internet, violences politiques etc. Et ce sera certainement la seule n’ouvrant pas à des recours devant la Cour constitutionnelle. De plus, là où il fallait attendre des jours, en moins de 24 heures les résultats officiels ont été publiés. Scellant une transition démocratique exemplaire. Un fait inédit dans un pays marqué pendant des décennies par les scrutins opaques et les tensions post-électorales.
Un rassembleur au-delà des clivages
Le succès d’Oligui Nguema ne repose pas seulement sur les urnes, mais sur sa capacité à fédérer. En 19 mois de transition, l’ancien commandant en chef de la Garde républicaine a rallié à sa cause les principales forces politiques, la société civile, des acteurs de l’opposition historique et même des figures du Parti démocratique gabonais (PDG), pourtant renversé lors du coup d’État du 30 août 2023. Ce consensus national autour de sa candidature a renforcé la légitimité populaire de son élection.
Une campagne réussie
Militaire de formation, peu à l’aise dans l’art oratoire et du verbiage politique, Oligui Nguema s’est imposé par le pragmatisme et les actes. Il a incarné la stabilité dans l’après-Bongo, la rigueur dans la transition, et un certain sens du devoir patriotique qui a su séduire bien au-delà de son camp. Là où d’autres présidentiables misaient sur les discours, lui a fait parler le langage de l’exemplarité. Et cela a pesé lourd dans la balance du vote populaire.
Une adhésion populaire sincère
Le score massif obtenu par Oligui Nguema ne suscite cette fois aucune accusation de tripatouillage. Les Gabonais, las de 56 années de régime patrimonial, ont exprimé leur adhésion claire à la dynamique de redressement qu’il a engagée depuis le 30 août 2023. Ce plébiscite, inédit sous l’ère multipartiste depuis 1990, consacre un tournant démocratique majeur et remet le peuple au cœur du jeu politique.
Un militaire plutôt qu’un politique
Cette légitimité populaire confère à Oligui Nguema une responsabilité historique. Il se veut « le bâtisseur » d’un Gabon nouveau. Il lui faudra maintenant traduire cette ambition dans les faits : restaurer les institutions, relancer l’économie, moraliser la vie publique, apaiser les mémoires. La victoire n’est qu’un début : le véritable défi commence maintenant, celui de la transformation structurelle du pays.
Clarifier la rupture avec l’ancien régime
Enfin, le nouveau président devra trancher une équation politique sensible : le sort du PDG, ex-parti au pouvoir. Son implication dans la coalition présidentielle pourrait alimenter l’idée d’un « régime de continuité » sous de nouveaux habits. Pour incarner réellement la rupture promise, Oligui Nguema devra poser des actes forts. Le peuple l’a élu, il devra maintenant gouverner avec courage, clairvoyance et lucidité pour tourner définitivement la page des décennies Bongo.
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