Candidatures

Sénatoriales 2025 : Le PDG visera moins du tiers des sièges, victime de sa débâcle aux locales

Sénatoriales 2025 : Le PDG visera moins du tiers des sièges, victime de sa débâcle aux locales
Sénatoriales 2025 : Le PDG visera moins du tiers des sièges, victime de sa débâcle aux locales © 2025 D.R./Info241

À la veille de la clôture du dépôt officiel ce mercredi des candidatures pour les élections sénatoriales des 8 et 29 novembre prochains, le Parti démocratique gabonais (PDG) affiche des ambitions pour le moins modestes. L’ancien parti-État, autrefois tentaculaire et hégémonique, ne présente que 12 candidatures complètes (titulaire et suppléant) et 7 suppléants isolés, soit moins d’un tiers des sièges en jeu. Une chute vertigineuse pour une formation qui, jusqu’en 2023, contrôlait la quasi-totalité des institutions.

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Selon le communiqué publié ce mardi 21 octobre, la direction du PDG tente de justifier ce repli par une « stratégie ciblée », mais dans les faits, cette frilosité découle directement des résultats calamiteux enregistrés lors des élections locales de septembre. Faute d’avoir conservé une base d’élus locaux — seuls habilités à voter pour les sénateurs —, le parti n’a tout simplement plus les moyens d’imposer ses candidats sur l’échiquier sénatorial.

 Quand l’ancien parti-État perd le contrôle du jeu

Ce revers structurel marque une rupture historique. Le PDG, pilier du pouvoir durant plus de cinq décennies, se retrouve marginalisé dans un processus électoral dont il fut jadis le maître incontesté. Même l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB), parti présidentiel et jeune formation née de la transition, aligne 55 candidats sur les 70 sièges à pourvoir, confirmant son emprise sur l’ensemble du territoire. À l’inverse, le PDG se contente de miettes, illustrant sa perte d’influence et l’érosion rapide de ses bastions traditionnels.

Tableau récapitulatif des candidatures investies :

Province Circonscription / Département Titulaire Suppléant(e)
Estuaire 4e Arrondissement de Libreville Ayenoue Axel Jesson Denis
  5e Arrondissement de Libreville Akoghet Gisèle Ntoukoullou Nombo Prisca épouse Nguema
  Komo-Mondah et 1er Arrondissement de Ntoum Boussogou Gilles Nzang Ndong Edith
Haut-Ogooué 1er et 2e Arrondissements de Franceville Moutete Suzanne
  Mpassa (Franceville) Epemet Jean Noël
  Lekoko (Bakoumba) Mandiki Jean Bruno
  Djoué (Onga) Akrou Épiphanie
  Lekoni-Lekori (Akiéni) Yandzangoye Jean Pierre Voubaga René
  Djouori-Agnili (Bongoville) Lebibi Jacques Onguinda François
  Ogooué-Létili (Boumamgo) Lend Oye Daniel Mbolessi Rosalie épouse Massala
Moyen-Ogooué Ogooué et Lacs (Lambaréné) Bongo Ondimba Claude Christian Ekoré Sylvain
Ngounié Ogoulou (Mimongo) Kimo Mbombet Serge Ndjondo Thierry
  Louetsi-Wano (Lébamba) Mangadhy Mangadhy José Hervé
  Louetsi-Bibaka (Malinga) Ngopi Norbert
Nyanga Haute-Banio (Ndindi) Taty Mavoungou Jean H. Sokou Léa Vve Safou Koumba
  Mongo (Moulingui-Binza) Ignanga Edwige Lydie
Ogooué-Ivindo Lopé (Booué) Maya Jean Félix
Ogooué-Lolo Offoué-Onoyé (Iboundji) Moukamby Bruno
Woleu-Ntem Haut-Como (Medouneu) Nzue Edzang Frédéric Bibang Bi Essone Robert

Dans la province du Haut-Ogooué, berceau historique du parti et ancien bastion des Bongo, le PDG parvient encore à sauver les apparences avec trois candidatures complètes et quatre suppléants. Mais même cette zone refuge n’échappe pas à la désorganisation interne. L’Estuaire, cœur politique du pays, ne compte que trois candidatures, tandis que l’Ogooué-Maritime, pourtant stratégique, n’enregistre aucune présence.

 Un maillage territorial en lambeaux

Les provinces du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de la Nyanga et du Woleu-Ntem ne comptent chacune qu’un ou deux binômes. La répartition géographique du parti est à la fois déséquilibrée et symboliquement désastreuse. Dans certaines circonscriptions naguère acquises au PDG, les structures locales n’ont même pas réussi à désigner de candidats, preuve de l’effondrement organisationnel d’un appareil jadis redouté.

La débâcle du PDG aux locales de septembre a eu un effet domino. En perdant le contrôle des conseils municipaux et départementaux — les grands électeurs des sénatoriales —, le parti a été mécaniquement exclu du jeu. Cette défaite territoriale prive désormais le PDG de tout levier institutionnel pour peser dans la recomposition politique du pays.

 Une formation qui tente de sauver la face

La direction du parti tente de présenter ces maigres candidatures comme un acte de « résistance républicaine », mais le message peine à convaincre. Le PDG semble surtout s’enfoncer dans une phase de survie politique, sans ressources, sans relais, ni véritable projet. Ce scrutin sénatorial pourrait bien consacrer, définitivement, la fin d’un cycle historique entamé il y a plus d’un demi-siècle.

Face à l’UDB et aux autres formations de la majorité présidentielle, le PDG abordera ces sénatoriales comme un acteur secondaire, loin de son statut d’hier. Loin d’un simple revers électoral, la faiblesse de ses ambitions traduit la mutation profonde du paysage politique gabonais : celle d’un ancien empire partisan devenu simple spectateur de la nouvelle ère politique du pays.

@info241.com
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