Vague de démissions : Des barons du PDG dans le Woleu-Ntem sautent du navire pour Oligui !

Le Parti démocratique gabonais (PDG, renversé le 30 aout 2023), ex-puissant parti dit des « masses », vient d’encaisser un nouveau revers de taille. Ce vendredi 9 mai, une dizaine de ses figures historiques issues de la province du Woleu-Ntem ont claqué la porte du parti à la faveur d’une rencontre tenue à la Chambre de commerce de Libreville. Une véritable saignée politique pour le parti désormais dirigé par Blaise Louembé, qui s’apparente à un ralliement stratégique à Brice Clotaire Oligui Nguema « pour l’aider à réussir son mandat dans les 7 ans qui arrivent », se sont justifiés les démissionnaires.

Parmi les 10 démissionnaires : l’ancien Premier ministre Daniel Ona Ondo, les ex-ministres Emmanuel Ondo Metogo, René Ndemezo’o Obiang, Guy Patrick Obiang Ndong, David Ella Mintsa ou encore Charles Mve Ella. Des piliers du régime déchu d’Ali Bongo qui, après des décennies passées à incarner la ligne dure du PDG, renient aujourd’hui leur maison politique, visiblement séduits par les promesses d’une recomposition nationale en cours. Une volte-face qui en dit long sur la fébrilité des élites politiques en quête de survie post-régime.
Un manège rondement bien mené
Cette démission collective a commencé en catimini le 7 mai, avec la diffusion d’un communiqué appelant les ressortissants du Woleu-Ntem à une réunion ce vendredi à Libreville. Le document portait les noms de Guy Patrick Obiang Ndong et Charles Mve Ella. Tollé au sein du PDG. Le lendemain, le Secrétariat exécutif du parti publiait un démenti cinglant signé d’Angélique Ngoma, dénonçant une « tentative grossière de manipulation » et menaçant même de poursuites judiciaires contre les auteurs de « cette nouvelle forme d’arnaque informationnelle ».
Le contre-communiqué de jeudi du PDG
Mais le mal était fait. Vendredi, les intéressés ont assumé publiquement leur rupture avec le PDG. Daniel Ona Ondo, micro tendu, a assumé sans détour au cours de leur décalration : « Nous avons bien voté le président de la République Brice Clotaire Oligui Nguema à plus de 90 %. Et donc, nous devons l’accompagner. Si nous sommes enfermés dans une organisation partisane qui nous donne des instructions, est-ce que nous pourrions mieux l’accompagner ? »
Repositionnement sincère ou survie politique
Une déclaration limpide, révélatrice d’un calcul politique clair : tourner la page de leur ancienne famille politique après le départ forcé à sa tête d’Ali Bongo dont plus personne ne se réclame. Le PDG désormais lesté d’un lourd passif, n’est plus dans l’ère du temps d’où l’ambition non voilée des démissionnaires de faire allégeance au nouveau pouvoir dans l’espoir d’en récolter les fruits. Postes électifs, strapontins dans les futures institutions… les visées elles de ces ex cadres sont transparentes.
Un extrait de leur déclaration
À l’approche des élections générales prévues au 4e trimestre (locales, municipales, législatives et sénatoriales), ce coup de tonnerre dans le septentrion laisse présager une recomposition profonde du paysage politique gabonais. Et met en lumière une vérité crue : la Ve République attire, séduit et aspire même les anciens bastions du Bongoïsme. La saignée du PDG ne fait peut-être que commencer avec d’autres militants qui devraient quitter le navire repoussoir de l’ex puissant parti présidentiel.
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