Crise au PDG : la guerre fratricide Nzegho Dieko vs Oyoubi fait craindre le pire
Au cœur d’une bataille interne féroce, le Parti démocratique gabonais (PDG, renversé le 30 août 2023), autrefois puissant et influent grâce à l’hégémonie au pouvoir de la famille Bongo, semble aujourd’hui vaciller sur le fil du rasoir. Les querelles de leadership et les dissensions internes ont plongé le parti dans une crise sans précédent, alimentée par des rivalités exacerbées entre les figures de proue du PDG.
Trois mois après le départ du distingué camarade, Ali Bongo Ondimba, de la présidence de la République suite à l’intervention militaire, le PDG se trouve dans une situation financière précaire. Incapable de payer les salaires du personnel et des secrétaires nationaux, le parti est en proie à des tensions internes qui menacent son existence même.
L’ancien SG d’Ali Bongo suspendu, bloquerait les finances du parti
La crise s’est intensifiée entre Steeve Nzegho Dieko, suspendu de ses fonctions de secrétaire général, et Luc Oyoubi, secrétaire général adjoint 1 assurant l’intérim. Une guerre acharnée éclate, marquée par des revendications salariales et des blocages financiers. Nzegho Dieko exige le versement de ses émoluments, tandis qu’Oyoubi refuse catégoriquement tant que la commission permanente de discipline n’a pas statué sur le cas de Nzegho Dieko, alléguant que le même sort a été réservé à d’autres membres du Secrétariat exécutif du parti.
En réponse à ce refus, Nzegho Dieko a ordonné le blocage des fonds du compte bancaire du PDG depuis sa résidence surveillée, privant ainsi le personnel de ses salaires pendant plusieurs mois. Cette situation a poussé de nombreux militants à appeler à un congrès pour redéfinir la ligne politique du PDG afin de l’adapter au processus de transition en cours. Certains vont même jusqu’à demander la constatation de la vacance de pouvoir à la tête du parti, soulignant l’absence prolongée d’Ali Bongo Ondimba et son désintérêt apparent pour le fonctionnement du PDG.
Dans ce climat de crise, le PDG enregistre des démissions en série, affaiblissant davantage son assise. Après le départ de Junior Xavier Ndong Ndong, ancien porte-parole du parti, c’est au tour d’Alain Simplice Boungoueres de quitter le navire, annonçant la création de sa formation politique, le Parti Patriotique Gabonais (PPG). Boungoueres emporte avec lui des militants qui étaient jusqu’ici fidèles au PDG dans la province de la Ngounié.
La crise actuelle soulève des questions cruciales sur l’avenir du PDG, jadis considéré comme le parti au pouvoir incontesté. La nécessité d’une refonte majeure et d’une redéfinition de sa direction politique semble plus pressante que jamais, et les défections récentes laissent entrevoir une érosion significative de son influence sur la scène politique gabonaise.
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