Revirement

Présidentielle 2025 : Craignant un scrutin joué d’avance, le Pr Boundzanga jette l’éponge !

Présidentielle 2025 : Craignant un scrutin joué d’avance, le Pr Boundzanga jette l’éponge !
Présidentielle 2025 : Craignant un scrutin joué d’avance, le Pr Boundzanga jette l’éponge ! © 2025 D.R./Info241

Le Pr Noël Bertrand Boundzanga a annoncé, ce 4 mars 2025, son retrait de la course à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. Dans une déclaration sans équivoque, il justifie sa décision par des raisons de « cohérence politique » et dénonce une « rupture du pacte de confiance » de la part du président de la Transition, qui a officialisé sa propre candidature la veille.

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Une élection « biaisée » selon Boundzanga

Dans sa déclaration, le Pr Boundzanga affirme que la participation du général Brice Clotaire Oligui Nguema à cette élection « fausse le jeu démocratique que la Transition devait restaurer  ». Il rappelle que le chef de l’État avait initialement promis de « remettre le pouvoir aux civils grâce à l’organisation d’une élection libre, transparente et crédible ».

Pour lui, ce revirement constitue une « trahison de sa parole » et un « parjure » qui remet en cause la crédibilité du processus électoral. "En politique, tout autant que dans nos valeurs bantoues, la parole donnée est sacrée", martèle-t-il.

Une violation des engagements de la Transition

Le candidat démissionnaire souligne que l’article 44 de la première Charte de la Transition interdisait aux membres du gouvernement de se présenter à la présidentielle. "Si l’on se souvient bien, cette disposition avait été prise pour garantir une transition impartiale. Aujourd’hui, elle est allègrement bafouée", regrette-t-il.

Il invoque également la Charte africaine de la démocratie, qui précise en son article 25 alinéa 4 que "les auteurs de changement anticonstitutionnel de gouvernement ne doivent ni participer aux élections organisées pour la restitution de l’ordre démocratique". Pour Boundzanga, la participation du président de la Transition constitue donc une entrave aux principes démocratiques.

Une « mascarade politique » en préparation ?

Refusant de "valider le coup d’État du 30 août 2023" , Boundzanga estime que cette élection s’inscrit dans la continuité d’un système verrouillé, ne laissant que peu de place à une véritable alternance. "Après plus de cinquante ans sous la mainmise d’un même régime, devons-nous encore accepter que le pouvoir se transmette dans un cadre biaisé ?", interroge-t-il.

Il rappelle que depuis 1993, les espoirs d’un changement démocratique ont été maintes fois déçus, et craint que ce scrutin ne soit qu’une « mascarade politique  » destinée à légitimer le pouvoir en place.

Un appel à la vigilance

Malgré cette renonciation, il exhorte ses soutiens et l’ensemble du peuple gabonais à rester mobilisés pour la défense d’une démocratie véritable. "L’élection présidentielle n’a pas vocation à valider un putsch. Ce combat pour la démocratie ne s’arrête pas aujourd’hui" , insiste-t-il. "Je sais que cette décision vous fait souffrir, mais sachez qu’elle me fait souffrir aussi. Nous devons penser à l’avenir et rester debout" , ajoute-t-il, tout en remerciant particulièrement ses partisans et le mouvement Telema.

Ce retrait, au-delà de son impact sur la campagne électorale, pose la question de la légitimité du scrutin du 12 avril. Les regards se tournent désormais vers les autres candidats et les forces politiques du pays, qui devront clarifier leur position face à ce coup de tonnerre dans la présidentielle gabonaise.

@info241.com
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